L'écart se creuse entre les compétences acquises à l'école et les besoins nécessaires au XXIe siècle et les enseignements scolaires semblent négliger certains aspects relatifs à la santé et au bien-être (Konu, 2002). Pour remédier à cela, les programmes de type Life-Skills[1] ou SEL[2], qui sont de plus en plus reconnus par la recherche internationale (Durlak, 2015), proposent d'introduire dans les écoles les volets affectifs, émotionnels, relationnels, sociaux, cognitifs et métacognitifs. Vis-à-Vie est une proposition curriculaire centrée sur ces apprentissages socio-émotionnels destinés à renforcer les compétences psychosociales des élèves afin de développer leur santé et leur bien-être.
Afin de caractériser Vis-à-Vie, l'étude menée compare cette proposition à des programmes similaires déjà mis en œuvre. Les questions concernent la manière dont la comparaison entre différents programmes est rendue possible, selon quelle méthodologie ? et en fonction de quels critères ?
La première étape consiste à comparer le contenu de Vis-à-Vie avec un programme éducatif idéal-typique[3] représentant l'image d'une proposition éducative idéale[4]. La seconde étape procède au choix des projets labélisés Life-Skills et SEL préalablement sélectionnés par les organismes internationaux[5] et ayant été reconnus comme efficaces. Quarante-deux curricula sont ainsi retenus. Leur comparaison avec Vis-à-Vie est menée selon les critères suivants : la typologie des programmes[6], leur contenu[7], les classes enseignées[8], le nombre d'heures par semaine[9], la formation des enseignants et l'implication des parents.
Les résultats de cette étude montrent que, parmi tous les programmes sélectionnés, Vis-à-Vie est celui qui se rapproche le plus de l'idéal-type choisi au départ mais qu'il présente cependant certaines lacunes. Le curriculum peut donc être complété et amélioré. Par ailleurs, un seul programme contient les neuf thèmes enseignés par Vis-à-Vie dans leur intégralité et propose des apprentissages socio-émotionnels au sein de toutes les classes allant de la maternelle à la terminale sans exception. Néanmoins, celui-ci ne détient qu'un tiers des contenus de Vis-à-Vie, qui apparait alors comme étant le plus élaboré et le plus complet de tous. Une proposition de recherche complémentaire sur l'essai et l'évaluation de l'action éducative Vis-à-Vie au sein d'une étude doctorale est envisagée.
Bibliographie :
Alameddine, L. (2016). Approche comparée d'une action éducative : “Vis-à-Vie”. Mémoire de Master Recherche. Université Paris-Descartes : Faculté des Sciences Humaines et Sociales Sorbonne.
Durlak, J. & al. (2015). Handbook of Social and Emotional Learning. New-York: Guilford Press.
Konu, A., & al. (2002). Well-being in schools: a conceptual model. Health promotion international, 17(1), 79-87.
[1] Aptitudes de la vie courante ou compétences liées à la vie quotidienne ou compétences sociales.
[2] Social and Emotional Learning ou apprentissages socio-émotionnels.
[3] Selon le concept d'idéal-type de Max Weber.
[4] Le programme a été mis en place à partir de la proposition de Michel Minder (2008), Champs d'action pédagogique. Une encyclopédie des domaines de l'éducation, Bruxelles, De Boeck.
[5] OCDE, OMS, UNESCO, Commission Européenne, CASEL, littérature grise.
[6] Curriculaires ou extra-curriculaires.
[7] En fonction des neuf thèmes de « Vis-à-Vie » : (1) différents types d'intelligence, (2) communication, (3) leadership, (4) connaissance de soi, (5) valeurs et morale, (6) esprit critique, (7) développements technologiques, (8) écologie et (9) santé et bien-être.
[8] Combien de classes de la maternelle à la terminale ?
[9] Au minimum une heure d'enseignement par semaine.
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