Présentation > Axes du colloque
La notion de réussite scolaire évolue et ne se limite plus aux performances académiques. L’école se voit dorénavant investie d’une mission considérable : elle doit préparer les jeunes citoyens à s’adapter à un monde qui change, où une partie des métiers d’aujourd’hui n’existeront plus demain, et où les professions de demain restent à inventer. Son rôle est, par conséquent, de permettre aux individus de vivre pleinement leur vie, de réaliser leur potentiel, tout en participant activement à la vie économique et sociale. Dans cette perspective, la question du bien-être à l’école ou à l’université devient un objet de recherche à part entière, qui englobe le devenir des élèves, leur épanouissement, leurs relations sociales, etc. [1]. Les difficultés à conceptualiser et à mesurer le bien-être se posent à l’école comme ailleurs. Elles constituent un obstacle considérable au développement des travaux dans ce champ. Même si le bien-être est parfois envisagé de façon quelque peu restrictive comme une dimension de la santé, à dissocier de questions plus « purement scolaires » comme les apprentissages ou les compétences [2], il est généralement admis qu’il est composé « d’affects positifs et négatifs, mais aussi d’une composante de satisfaction de vie, qualifiée de cognitive » [3]. Les questions explorées pourront s’inscrire dans les grandes thématiques suivantes :
[1] Voir notamment White, M. A., Murray, A. S. et Seligman, M. (2015). Evidence-based approaches in positive education: implementing a strategic framework for well-being in schools. Dordrecht ; New York : Springer et Guimard, P., Bacro, F. et Florin, A. (2013) Évaluer le bien-être des élèves à l’école et au collège. In F. Bacro (éd.) La Qualité de vie. Approches psychologiques(p. 45-64). Rennes : PUR. [2] Konu A., Rimpelä M., 2002, « Well-being in Schools: A Conceptual Model », Health Promotion International, 17, 1, pp. 79-87 ; Fouquet-Chauprade, B. (2014). Bien-être et ressenti des discriminations à l’école. une étude empirique en contexte ségrégué. L’Année sociologique, 64. 2, 421-444. [3] Fenouillet, F., Heutte, J., Martin-Krumm, C., et Boniwell, I. (2015). Validation française de l’échelle multidimensionnelle satisfaction de vie chez l’élève (Multidimensional Students’ Life Satisfaction Scale). Canadian Journal of Behavioural Science / Revue Canadienne Des Sciences Du Comportement, 47(1), 83-90 ; Michele Athay, M., Kelley, S. D. et Dew-Reeves, S. E., 2012. Brief Multidimensional Students’ Life Satisfaction Scale—PTPB Version (BMSLSS-PTPB): Psychometric Properties and Relationship with Mental Health Symptom Severity Over Time. Administration and Policy in Mental Health and Mental Health Services Research, 39(1-2), 30‑40.
Depuis la fin des années 90 et les travaux de Marie Claude Derouet-Besson sur l’évolution des bâtiments scolaires, il apparaît clairement que les liens entre pédagogie, architecture, urbanisme, économie et politiques sont complexes et soumis parfois à des tensions contradictoires [1]. Les profondes mutations sociétales induites par le numérique demandent de revisiter complètement ces questions. L’intégration de nouvelles technologies et des usages du numérique appellent ainsi une reconfiguration de l’espace scolaire, voire à « reconceptualiser les espaces d’apprentissage » [2]. Cette nouvelle réflexion imposée par le numérique replace la question du bien-être des acteurs et utilisateurs de l’école comme paramètre clé du design des lieux, en particulier les questions de l’accueil, de la circulation ou de la communication se trouvent posées aujourd’hui en des termes nouveaux [3]. La modularité des espaces devient alors un objet de nouvelles pratiques pédagogiques, c’est ainsi qu’apparaissent de nouveaux lieux dans les établissements comme les fab labs. L’objet des communications proposées dans le cadre de cet axe pourra donc être, sans que ce soit limitatif :
[1] Derouet-Besson Marie-Claude (1998). Les Murs de l’école. Paris : Métailié. [2] Oblinger Diana G. (dir.) (2006). « Space as a change agent ». In Learning Spaces. Washington: Educause. [3] Mazalto Maurice, Bonnault Marie-Claude & Boudjémaï Zahra (dir.) (2008). Architecture scolaire et réussite éducative. Paris : Fabert.
L’école est le lieu où se forment ceux qui deviendront les acteurs de demain. Espace de socialisation, d’initiation à la démarche scientifique ainsi qu’à la controverse et aux débats, elle expose également les enfants à la diversité sociale et culturelle. Plus encore, elle a pour fonction d’intégrer les enfants à la société, en luttant notamment contre toutes les formes d’exclusions sociales et de violences symboliques qui, cumulées à d’autres facteurs, font le lit des extrémismes. Penser une école inclusive suppose alors de réfléchir à l’environnement dans lequel se développent les enfants et de s’interroger sur la qualité du climat scolaire dans lequel ils apprennent. Développé en contexte Anglo-Saxon dans les années 1950, le concept de climat scolaire peut être défini comme l’ensemble des perceptions et jugements des enfants, des parents, ainsi que des différents responsables éducatifs, vis-à-vis de leur expérience de vie et de travail à l’école [1]. Il renvoie notamment à la qualité des relations sociales entre membres d’une communauté scolaire, à la qualité de l’enseignement ou encore à celle de l’environnement physique. L’amélioration du climat scolaire - qui passe notamment par une meilleure intégration des enfants et des familles à l’école - est ainsi corrélée avec de nombreux facteurs parmi lesquels : l’engagement et la réussite scolaire des enfants [2], l’accroissement du bien-être et la prévention de la violence et du harcèlement [3], mais aussi l’engagement des enseignants [4]. Les communications au colloque pourront alors s’interroger sur les point suivants:
[1] Cohen, J., McCabe, E. M., Michelli, N. M., & Pickeral T. (2009). School Climate: Research, Policy, Teacher Education and Practice, Teachers College Record, 111(1), p. 180-213. [2] Voir par exemple : De Pedro, K. (2012). School Climate Improvement in Schools: A Comprehensive Theoretical and Methodological Approach, Review of the Literature, Rossier School of Education, University of Southern California. [3] Voir, par exemple : Payne, A., Gottfredson, D. C., Gottfredson, G. D. (2006). School Predictors of the Intensity of Implementation of School-Based Prevention Programs: Results from a National Study », Prevention Science, 7(2), p. 225-237. [4] Voir, par exemple : Jeffrey D., Sun F. (2006), Enseignants dans la violence, Québec, Les Presses de l’Université Laval.
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