Dans cette communication nous nous proposons de contribuer à une réflexion sur les conditions du bien-être chez l'enfant dans le contexte de l'environnement éducatif. L'intuition et le présupposé est que le bien-être de l'enfant est un facteur positif pour sa croissance harmonieuse et le développement de ses apprentissages. Nous nous interrogerons dès lors sur les fondements du bien-être en situation éducative. Après une contribution réflexive sur la notion de bien-être et de ses enjeux, nous approcherons cette notion par l'étude des compétences naturelles de l'enfant porteuses de son aptitude au bien-être. Nous nous interrogerons sur les compétences éducatives de l'enseignant vectrices de bien-être chez l'enfant. Nous explorerons également les principaux obstacles et limites à son développement. Ce qui nous conduira à une réflexion critique sur la notion de bien-être.

 Nous appuierons notre réflexion sur des éclairages pluridisciplinaires émanant de la psychologie du développement, des neurosciences, de la philosophie et de la psychanalyse, de l'histoire de la pensée pédagogique. Aussi, notre argumentaire sera fondé sur les recherches contemporaines mais également en réinvestissant les racines antérieures d'une promotion du bien-être et d'une centration sur l'enfant en tant que personne.

La littérature contemporaine impliquant ce paradigme du bien-être s'est beaucoup développée dans les dernières décennies du XX ème siècle, instillant des notions et des champs de recherches porteurs, dans le domaine de la psychologie, de la pédagogie et des pratiques éducatives, incluant notamment le coaching familial : Psychologie du bonheur, (Csikszentmihalyi, 2004), enfance heureuse, (C. Gueguen, 2014), (A. Verdiani,2012), qualité de vie (Bacro, 2014), (Schmitt, 2014), résilience (Cyrulnik, 2010), apprentissage de l'empathie (S.Tisseron,2010), théorie de l'esprit, (Nader-Grobois, 2011), cognition sociale, (Taylor, 2011), (Allain, 2012), (Mazaux, 2016) ; éthique et pratique du care (Molinier 2009), (Brugère, 2011), de la bientraitance  (Rapoport, 2014),de la parentalité, de l' éducation et de la discipline positive, (Seligman, 1998), (Lecomte, 2009), (Martin-Krumm, 2011), (J. Nelsen,2014) de l' éducation et de l'autorité bienveillante (Basset, 2014), de la communication non violente (Rosenberg, 2016).

Ces approches ont des racines bien antécédentes, le terme de psychologie positive apparaissait déjà en 1954 avec les psychologues humanistes, A. Maslow (1954, 1962) et C. Rogers (1942, 1959, 1961). Notre réflexion se construira donc également à l'orée des penseurs et des pédagogues ayant posés les bases intuitives de la conception du bien-être chez l'enfant, même si ce terme ne constituait pas, en son époque, un paradigme audible. Des pédagogues ont développé une éthique de l'éducation, prenant en compte l'importance de l'affectivité en éducation : Don Bosco et la pédagogie Salesienne (1815-1888), Maria Montessori (1870-1952), Françoise Dolto (1908-1988)..

Quelques références non exhaustives :

Alvarez, C. Les lois naturelles de l'enfant. Les Arènes, 2016.

André, CH. Vivre heureux. Psychologie du bonheur. Odile Jacob 2004.

Dolto, Fr. Lorsque l'enfant paraît. Seuil, 1990.

Gueguen, C. Pour une enfance heureuse. Robert Laffont, 2014.

Lecomte, J. La bonté humaine : Altruisme, empathie, générosité. Odile Jacob, 2014.

Montessori, M. L'enfant. Desclée De Brouwer, 2016.1935 1ère éd.

Rosenberg, M. Les mots sont des fenêtres. La découverte, 2016. 3 ème éd.

Thevenot, X. La pédagogie de Don Bosco. Paris, Don Bosco, 2004.

Usclat, P. Le care en éducation. Quelles reconfigurations ? Education et socialisation. Les cahiers du CERFEE. Montpellier, n°31, 2012.

Verdiani, A. Ces écoles qui rendent nos enfants heureux : Expériences et méthodes pour éduquer à la joie. Actes-Sud, 2012.

Mots-clés.

Personne, conscience, compétences, éthique de l'éducation, bienveillance, care.