Approche spatiale du climat scolaire au collège
Isabelle Joing  1@  , François Potdevin  1, *@  
1 : Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport Santé Société, F-59000 Lille  (URePSSS)
Université du Droit et de la Santé - Lille II : EA7369
* : Auteur correspondant

Cette communication entre plus particulièrement dans l'axe 2. Il s'agit d'une approche spatiale de la qualité de vie à l'école. L'étude vise à interroger le bien-être subjectif des élèves (Diener, 2009), le niveau de victimation ainsi que la satisfaction des besoins physiologiques et psychologiques pour chacun des 23 lieux qui composent l'espace scolaire.

Il s'agit principalement d'un travail exploratoire qui vise à observer s'il y a des lieux, au sein des établissements scolaires et notamment des collèges, où les élèves se sentent davantage mieux ou au contraire s'il y a des lieux plus sensibles en terme de bien-être et de victimations. Par ailleurs, nous souhaitons également regardé s'il y a des lieux qui permettent de satisfaire plus largement les besoins psychologiques et physiologiques fondamentaux et notamment le besoin de repos/ détente, le besoin d'affiliation et le besoin d'autonomie.

La majorité des enquêtes de victimation et de climat scolaire considèrent l'établissement comme une entité spatiale (Debarbieux, 2004 ; 2011a ; 2011b). Les données recueillies permettent donc la mesure du bien-être des élèves dans cet espace scolaire unique constitué par l'établissement. Or, si l'établissement constitue une unité de fonctionnement, pour autant l'espace scolaire se compose de différents lieux que l'on peut regrouper en différentes catégories : les espaces d'apprentissage (la salle de classe, le CDI, la permanence, la salle de sport), les espaces de transition (les couloirs, les escaliers, les casiers, le hall d'accueil, le garage à vélo...), les espaces d'intimité (les vestiaires d'EPS, les toilettes), les espaces institutionnels (comme l'administration ou le bureau du CPE), les espaces de détente (cour de récréation, cantine...) et les espaces périphériques (l'entrée de l'établissement – la « grille » - ou l'arrêt de bus).

Les résultats de certaines études montrent la spécificité de ces lieux en ce qui concernent les formes de victimation et les niveaux d'insécurité (Joing et Vors, 2015 ; Hébert et Dugas, sous presse). Nous avons choisi de poursuivre cette approche en interrogeant la spécificité des lieux comme autant d'espaces singuliers de climat scolaire au collège. Nous proposons alors de présenter les résultats de cette recherche qui interroge le niveau de bien-être et la victimation des élèves dans les différents lieux ainsi que la mesure avec laquelle chaque lieu satisfait les besoins physiologiques et psychologiques des élèves. L'approche est quantitative et utilise l'observation par questionnaire. Le travail fait l'objet d'un financement de l'ESPE Lille Nord de France. Plus de cinq mille réponses d'élèves sont attendues.

DEBARBIEUX É., 2004, Les enquêtes de victimation en milieu scolaire: leçons critiques et innovations méthodologiques, Déviance et Société, 28, 3, 317-333.

DEBARBIEUX É., 2011a, À l'école des enfants heureux... Enfin presque. Une enquête de victimation et climat scolaire auprès d'élèves du cycle 3 des écoles élémentaires, Observatoire International de la violence à l'école pour l'UNICEF France.

DEBARBIEUX É., 2011b, Résultats de la première enquête nationale de victimation au sein des collèges publics au printemps 2011, Note d'information 11-14, DEPP: ministère de l'Éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.

DIENER, E., WIRTZ, D., TOV, W., KIM-PRIETO, C., CHOI, D., OISHI, S. & BISWAS-DIENER, R. (2009. New measures of well-being: Flourishing and positive and negative feelings. Social Indicators Research, 39, 247-266.

HEBERT T. et DUGAS E., sous presse, Quels espaces scolaires pour le bien-être relationnel ? Enquête sur le ressenti des collégiens français, Education et socialisation, 43.

JOING I. et VORS O., 2015, Victimation et climat scolaire au collège : les vestiaires d'Education Physique et Sportive, Déviance et Société, 39, 1, 51-71.



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