Le climat scolaire suscite un consensus croissant comme indicateur complémentaire d'évaluation du bon fonctionnement des établissements, à côté des indicateurs classiques de résultats aux examens et des actes de violences recensés par les chefs d'établissement. D'ailleurs, les travaux des universitaires récents soulignent l'influence du contexte d'apprentissage sur les performances scolaires[1]. Dans l'objectif de développer des stratégies pour améliorer l'environnement d'apprentissage, il est apparu nécessaire de recueillir méthodiquement des données aux niveaux individuel et national. Depuis 2011, le ministère de l'éducation nationale organise des enquêtes sur le climat scolaire et la victimation permettant de recueillir le point de vue des élèves sur le climat scolaire dans les établissements et sur les violences subies depuis le début de l'année scolaire, qu'elles aient fait l'objet d'un signalement ou pas. Ces enquêtes sont menées tous les quatre ans auprès d'un échantillon d'élèves représentatifs au niveau national des secteurs public et privé.
L'échantillon se compose de 360 collèges, avec, au sein de chaque établissement, 60 élèves tirés au sort. Le questionnaire se présente sous forme informatique ou papier et s'articule autour de cinq grands thèmes (le climat scolaire, les comportements violents, les violences à caractère sexuel, la cyberviolence, les vols et les jeux dangereux). L'enquête est confidentielle et anonyme et s'est vu attribuer le label de qualité statistique. Ainsi, les réponses données par les élèves sont protégées par le secret statistique. Un protocole de collecte spécifique est mis en place pour respecter l'anonymat des élèves. Des personnes extérieures aux établissements ont pour mission de veiller au bon déroulement de l'enquête.
Un indice de climat scolaire a été créé en synthétisant les réponses données par les élèves. Chaque réponse correspond à un degré de satisfaction allant de 1 (très mauvais climat) à 4 (très bon climat).
Les premiers résultats montrent que les collégiens se sentent bien dans leur collège. Les insultes, les vols de fournitures scolaires et les moqueries sont les atteintes les plus courantes. Très peu d'élèves déclarent des violences graves. Environ 6 % des élèves déclarent un nombre de victimations s'apparentant à du harcèlement. Il semblerait que ce dernier facteur soit le plus important dans la dépréciation du climat scolaire. Au-delà des effets de quartier et d'établissement, les violences subies au quotidien par les élèves altéreraient plus fortement leur vision du climat scolaire que les violences graves déclarées au niveau de l'établissement.
[1] Debarbieux, E., Anton, et al., 2012, « Le « Climat scolaire » : définition, effets et conditions d'amélioration », Rapport au Comité scientifique de la Direction de l'enseignement scolaire, Ministère de l'éducation nationale. MEN-DGESCO/Observatoire International de la Violence à l'École. 25 pages.