Le bien-être de l'enfant à l'école nouvelle, histoire et perspectives
Fabienne Serina-Karsky  1@  , Nathalie Perrin@
1 : Centre interdisciplinaire de recherche, culture, éducation, formation, travail  (CIRCEFT)  -  Site web
Université Paris VIII - Vincennes Saint-Denis : EA4384
PARIS 8 - ESSI 2, rue de la liberté 93526 Saint-Denis Cedex UPEC - REV Immeuble Pyramide 80, avenue du G. de Gaulle 94009 Créteil -  France

 

Cette proposition de communication souhaite apporter sa contribution quant à la question du bien-être de l'enfant à l'école en adoptant un point de vue tant historique que pédagogique au regard de l'Education nouvelle d'hier à aujourd'hui.

C'est en effet au tournant du XIXe et du XXe siècle que les pédagogues de l'Education nouvelle s'intéressent à l'épanouissement de l'enfant, et élaborent un cadre scolaire susceptible de le favoriser. Citons Ferrière, qui prône une école active, basée sur la spontanéité des enfants, Decroly, pour qui il s'agit d'envisager l'enfant dans sa globalité et de partir de ses centres d'intérêt, Montessori bien sûr et la question du respect de la nature enfantine, dont la pédagogie repose sur une éducation sensorielle, mais aussi Cousinet, qui s'attache à redéfinir la figure du maître, à ses yeux bien plus un "renseigneur" qu'un "enseigneur". Pour tous, la "révolution copernicienne" annoncée par Claparède doit placer l'enfant au centre, de façon à proposer une école qui s'adapterait aux besoins de l'enfant. On parle alors de respect du rythme de l'enfant, mais aussi de droit à l'erreur, d'élaboration des règles en commun, de façon à permettre à chacun d'évoluer dans un milieu adapté et sécurisant. Ici la question de la socialisation est centrale, on prône la coopération plutôt que la compétition, et l'individualité est mise au service de la collectivité. La coéducation entre parents et enseignants est privilégiée et travaillée afin de permettre un regard constructif sur l'enfant et ses apprentissages.

Ces perspectives historiques nous conduisent sur le terrain d'écoles d'hier et aujourd'hui qui se réclament de ce courant historique. Le bien-être de l'enfant à l'école est inscrit au coeur de leur pédagogie, et les situations éducatives mises en place s'attachent à respecter le rythme de chacun, à générer une gestion coopérative de la classe, une dynamique de projets et à favoriser une gestion non-violente des conflits. Nous essaierons de montrer comment peuvent s'articuler l'individu et le collectif, en fonction de l'âge et des besoins de l'enfant, comment travailler à la régulation des conflits et des besoins parfois contradictoires au sein d'une institution scolaire : comment réfléchir et permettre à chacun sa place et son rôle : place de l'enfant, du parent et de l'enseignant.

La recherche historique, qui s'appuie sur la consultation d'archives en France et à l'étranger (Archives nationales, Paris ; archives Paul Faucher, médiathèque du Père Castor, Meuzac ; Institut Jean-Jacques Rousseau, Genève ; archives départementales de Bruxelles), apporte un éclairage à l'enquête réalisée sur le terrain d'écoles nouvelles contemporaines sous la forme d'une recherche collaborative impliquant les acteurs et pose la question de la mise en place d'un cadre tenant compte du bien-être de l'enfant à l'école comme préalable à toute refondation d'un système scolaire.

 

Bibliographie :

 

Ottavi Dominique (2001). De Darwin à Piaget. Pour une histoire de la psychologie de l'enfant. Paris : CNRS Editions. 350p.

 

Raillon Louis (2008). Roger Cousinet : une pédagogie de la liberté. Paris : Fabert. 245p.

 

Rist, Marie et Noël (1983). Une pédagogie de la confiance : l'école nouvelle d'Antony. Paris : Syros. 255p.

 

Savoye Antoine (2004). L'Education nouvelle en France. De son irrésistible ascension à son impossible pérennisation (1944-1970). p. 236-269. In Ohayon Annick, Ottavi Dominique, Savoye Antoine (2004). L'éducation nouvelle, histoire, présence et devenir. Berne : Peter Lang.

 

 


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