Dans le cadre de l'étude du bien-être sur le lieu de travail, des experts se sont réunis à Paris en 2012 pour tenter de définir des objectifs communs en la matière d'ici à 2020, mais aussi pour préciser les moyens de les atteindre. Leur rapport intitulé Mesure du bien-être et définition d'objectifs à cet égard : une initiative du Bureau régional de l'OMS pour l'Europe fournit des éléments intéressants pour analyser le bien-être au travail en fonction des niveaux d'éducation, dans une perspective comparative en France et en Grande-Bretagne. Il ne mentionne pas de définition précise mais propose en revanche le cadrage suivant : « Le bien-être comporte deux dimensions, l'une objective et l'autre subjective. Il envisage la façon dont un individu perçoit son existence ainsi que la comparaison de ses conditions de vie avec les valeurs et les normes sociales en vigueur »[1].
Les définitions utilisées en Grande-Bretagne et en France varient quelque peu de celle-là. Cette communication se propose de présenter un travail de recherche comparant la définition et l'évaluation du bien-être subjectif au travail en fonction des niveaux d'éducation en Grande-Bretagne et en France ainsi qu'une démarche empirique avec les résultats d'une enquête sur le terrain permettant de mieux se rendre compte de la situation. L'objectif étant de tenter de mesurer l'impact du modèle néo-libéral en Grande-Bretagne et de comparer la façon dont le bien-être subjectif est ressenti sur le lieu de travail et en fonction des niveaux d'éducation grâce une enquête menée auprès des salariés dans les deux pays. Celle-ci nous a permis d'obtenir des éléments de réponse sur le degré d'épanouissement des salariés au travail notamment en fonction de leur niveau d'études. Elle a également montré les manques en matière de mesure du bien-être subjectif sur le lieu de travail dans les deux pays.
La première partie explicite les concepts-clés en montrant les liens entre le modèle néo-libéral, les modèles d'éducation français et britannique, et enfin, les modèles de marché du travail. Puis, vient l'étude de la notion de bien-être économique dans le contexte des différents modèles d'éducation de ces deux pays. La deuxième partie compare les principales mesures du bien-être subjectif effectuées auprès des salariés et présente le contexte et la méthodologie de l'enquête.
Enfin, la dernière partie analyse les résultats et les commente. Parmi les points importants à relever, il ressort qu'il existe en Grande-Bretagne des écarts sensibles en termes de bien-être subjectif lorsque l'on prend en compte le niveau d'éducation, alors que cela n'est pas le cas en France. Cette communication tente de trouver des explications à cet écart significatif mais aussi de déterminer s'il existe des éléments de convergence.
[1] “Well-being exists in two dimensions, subjective and objective. It comprises an individual's experience of their life as well as a comparison of life circumstances with social norms and values”, (OMS, 2013 : 3).
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