L'Etat de Côte d'Ivoire a signé un décret relatif à la mise en place des comités de gestions des établissements scolaires (COGES) depuis le 20 juillet 1995. Cette structure fonctionnant sur le régime de « partenariat » public-communauté, visait à créer d'une part un cadre d'émulation et d'échange entre tous acteurs du système éducatif et d'autres part la gestion collective et participative du champ scolaire. Depuis son institutionnalisation, la demande des COGES dans les écoles est de plus en plus croissante passant de 3000 COGES à plus de 10.000 COGES au sein des établissements scolaires au plan national. Mais dans son évolution, les tensions et conflits sont récurrents et le fonctionnement concret du COGES, fait apparaître deux constats majeurs. Le premier constat a trait au fait que les parents d'élèves dénoncent de façon insistante la faiblesse de rendements des COGES par rapport aux objectifs scolaires et demandent son retrait. Le second constat se rapporte au fait que les catégories sociales désignées pour faire fonctionner le COGES affichent leur solidarité à son maintien à l'école malgré les divergences qui les opposent.
Pourquoi en dépit de la faiblesse de rendement scolaire des COGES, les acteurs chargés de son fonctionnement sollicitent son maintien ? A partir de cette cogestion, quels types de relations sociales se tissent entre les acteurs du système éducatif au niveau local ?
Cette communication vise à comprendre les logiques sociales de maintien des COGES dans le champ scolaire ivoirien en dépit de la faiblesse de son rendement. Cette étude se rapporte au cas du lycée Moderne de Port-Bouët.à Abidjan. L'étude s'inscrit dans la perspective théorique de l'action collective de François DUBET. Aux termes de cette étude, les COGES en tant qu'instrument de bien-être, se présentent comme des stratégies d'implication des parents d'élèves dans le financement de l'école en même temps qu'ils sont réinventés comme un espace social de jeux et d'exercice du pouvoir des acteurs dominants.