Contextualisation et Problématique
Dans notre société contemporaine, plusieurs mutations intellectuelles et comportementales négatives font leur apparition, entre autres, la radicalisation et la montée des extrémismes violents. Il s'agit d'un processus dynamique par lequel un individu accepte et soutient l'extrémisme violent de manière croissante (Comité européen pour les problèmes criminels, 2016). Les raisons motivant ce processus peuvent être socio-psychologiques, individuels, politiques, idéologiques, voire religieux (Magnus Ranstorp, 2016). Parmi les mécanismes qui pourraient freiner la montée de l'extrémisme, la flexibilité psychologique qui pourrait être développée, notamment par la promotion de la santé mentale. L'O.M.S définit en 1946 la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité (France Arboix Calas, 6 Novembre 2013). Grâce au développement récent de la psychologie positive au tournant du 21e siècle, de nouvelles pistes pourraient émerger en vue d'une réponse à la montée des extrémismes violents. La psychologie positive porte sur l'étude des conditions et des processus qui contribuent à l'épanouissement ou au fonctionnement optimal des gens, des groupes et des institutions (Gable & Haidt, 2005). Comme cette définition l'indique, la psychologie positive s'intéresse, au-delà du bien-être des individus, aux dimensions interpersonnelles et sociales.
Toutefois, à ce jour, les recherches n'ont pas porté sur le lien entre l'amélioration du bien-être et la réduction de la pensée et des comportements extrémistes. Le présent projet a pour objet d'identifier les compétences développées par des interventions de psychologie positive, que ce soit au niveau personnel, interpersonnel ou socio-politique, qui pourrait diminuer la montée des extrémismes violents, notamment auprès des collégiens, et faire émerger les liens entre la psychologie positive et les mesures du dogmatisme en particulier.
Méthodologie
Concernant le travail de terrain, l'outil consiste en un questionnaire composé de mises en situation, destiné aux collégiens pour évaluer, en premier lieu, leurs compétences psychosociales.
Dans un deuxième temps, nous mesurerons à quel point l'acquisition ou la non-acquisition de ces compétences pourrait influencer leurs choix en termes d'adoption de pensées radicales tout en ayant recours à des questions précises sous forme d'indicateurs qui permettraient éventuellement de repérer des individus à risque. Il s'agit de questions portant sur les opinions concernant des sujets pouvant être potentiellement les raisons qui motivent la radicalisation.
Cette étude est en actuellement en cours.
Références bibliographiques :
Comité européen pour les problèmes criminels. Conseil de coopération pénologique. Projet de guide du conseil de l'Europe à l'intention des services pénitentiaires et de probation concernant la radicalisation et l'extrémisme violent.24 octobre 2016.Repéré à:
France Arboix Calas, 6 Novembre 2013. Education à la santé et complexité : proposition de formation aux stratégies nutritionnelles en milieu scolaire : le cas de la prévention globale de l'obésité dans une étude comparative franco-indienne. Thèse pour obtenir le grade Docteur, Université Montpellier 2
Gable,S.Haidt,J.2005.What (and Why) is positive psychology? P.103. Repéré à :
https://www.researchgate.net/publication/228341568_What_and_Why_Is_Positive_Psychology
Jacques Lecomte. Introduction à la psychologie positive. Octobre 2009. Dunod, Paris
Journal du droit des jeunes. Radicalisation, prévention, justice des mineurs.2016/1-2 (N° 351-352) .Editeur : Association jeunesse et droit.Repéré à:
https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2016-1.htm
Magnus Ranstorp. Document d'analyse du RSR/RAN. Les causes profondes de l'extrémisme violent. Janvier 2016.
Repéré à :