Longtemps sacralisé comme espace d'épanouissement personnel, le milieu scolaire n'est désormais plus aussi idéalisé : la volonté de proposer une « école pour tous » s'est heurtée à la réalité de prendre en charge des élèves aux histoires individuelles multiples et ayant un rapport au savoir, aux apprentissages, à l'autorité et à la vie en collectivité, très variable. La prise de conscience du coût humain de la scolarité est récente ; pourtant les conséquences individuelles comme collectives ont toujours existé. Elles peuvent être majeures et conduire à un coût économique non négligeable (jeunes déscolarisés, turn-over des équipes, dépression, tentatives de suicides, suicides). Comprendre l'échec et la réussite, connaître les causes possibles des souffrances en milieu scolaire, pour les élèves comme pour les professionnels, savoir les repérer et comment les prendre en charge, sont désormais des exigences au même titre que la prévention existant dans le monde professionnel. L'État via la Direction générale de l'administration et de la fonction publique s'est ainsi engagé, dans l'accord-cadre de juillet 2013, à respecter la législation en vigueur sur les risques psycho-sociaux, à respecter ses obligations de protection de la santé physique et mentale de tous ses personnels et à mettre en place les mesures nécessaires à la prévention de la souffrance au travail. Mais sur le terrain des établissements cette évolution n'est pas si simple et représente un véritable défi pour une institution qui s'est construite sur des référentiels où toute approche individualisée était proscrite. Le fait même d'utiliser le terme « risque » est envisagé par certains comme une attaque à l'encontre de l'institution. C'est pourtant le terme officiel, qui répond à une réalité constatée et constatable sur le terrain des institutions scolaires, comme dans bien d'autres.
Chaque enfant est unique et nécessairement différents des autres. Il a ses propres ressources liées à son niveau de développement psycho-cognitif et affectif, à des données génétiques, au climat familial et social dans lequel il grandit, aux repères éducatifs et culturels qui lui sont transmis. C'est cette pluralité de ressources qui lui permet d'oser appréhender le monde extérieur, d'apprendre, de s'autonomiser, de vivre de nouvelles expériences et d'acquérir jour après jours les savoirs nécessaires à son devenir grand. Or toute la richesse de ce que sont les ressources infantiles est inévitablement contrainte par la logique pédagogique scolaire française qui, en imposant un unique modèle, ne permet pas à la créativité des enfants de s'exprimer. L'élève n'existe pas seul, il évolue dans un environnement familial, scolaire, culturel, social qui participe à sa construction psychique. Les professionnels de l'institution scolaire ont donc une place essentielle pour potentialiser les capacités des enfants et des adolescents qui lui sont confiés et limiter toute souffrance dans son développement.
Nous souhaitons par cette communication proposer une définition des RPSS ; relever les formes prises par les RPS en milieu scolaire, en comprendre les manifestations et les effets, puis envisager les possibilités de prises en charge.
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